Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

Articles RÉCents

29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 23:31

  P1040153.JPG

 

Turrialba, Costa Rica,

 

Il est temps, après deux mois de silence radio, de mettre à jour ce blog, d'autant qu'Over-blog menace de le truffer de publicités d'intérêt limité.

 

P1030809.JPG

 

Nous avons donc quitté le Nicaragua fin février, avec la carrosserie bien endommagée suite à une collision avec un arbre en cherchant une plage qui ne serait pas squattée par les hôtels et restaux. Au sud du pays, sur la côte Pacifique, ce genre d'endroit idyllique semble inexistant, mais le temps de s'en rendre compte l'arrière-train du camion s'en est trouvé bien amoché.

 

P1030503

 

On a réussi a entrer au Costa Rica sans trop d'encombre, en un temps record (environ deux heures), et on y a passé les premiers jours à chercher en vain un carrossier qui pourrait nous arranger ca rapidement et pas trop cher. Bon moyen de se donner une idée du prix et du temps de travail, mais on s'est finalement décidés à attendre d'arriver à la ferme pour laisser le camion dans le mains d'un pro et ne pas se soucier des jours à passer sans notre maison roulante. D'autant qu'on ne peut entrer dans aucun parc avec Chlipounie, ce qui supprime une partie important de l'intérêt touristique du Costa Rica.

La première semaine au Costa Rica a été un peu galère, avec encore des soucis pour trouver un spot sympa pour se re-poser qui ne soit pas totalement privatisé (surtout avec la tonne de gringos installés dans ca petit paradis de nature) et que les flics ont pris l'habitude de nous réveiller à 23h chaque fois qu'on s'endormait dans une rue tranquille, un terrain vague, prétextant que les voisins ne connaissaient pas ce camion garé trop près de chez eux. Drôle de sensation de s'imaginer que les gens ont peur de nous...

L'accent costaricain change beaucoup des autres découverts jusqu'ici, probablement dû à l'influence jamaïcaine (il y eu une grosse immigration depuis l'île lors du banana boom), ce qui donne d'étranges "puwa vida" à tout bout de champ. C'est une expression qui décrit plutôt bien l'ambiance du pays, où l'on cherche pas les conflits, au contraire, et où le temps se dilate de façon inexplicable. "Un wato" (un instant) peu durer trèèèès longtemps.

 

P1030604

 

La ferme... Mais quelle ferme, me direz-vous ? Bon comme on voyage sur une longue période on s'est dit que ce serait une bonne chose de la mettre à profit, pour apprendre sur le terrain des savoir-faires, des connaissances, qui pourraient nous être utiles à l'avenir, si notre projet de vivre en relative autosuffisance se concrétise un jour. C'est aussi un moyen, pensait-on, de limiter les dépenses, au moins sur le plan énergétique, de rencontrer du monde et de faire une pause dans notre parcours parfois éreintant.

 

P1030607

 

On s'est donc engagé à travailler un mois dans la Finca MonteClaro, environ 25 heures par semaine, contre le logis et un repas par jour. Une sorte de wwoof, bien qu'on ait trouvé cette finca sur un site parallèle ( helpx.net ), et je préfère vous dire qu'on a eu du mal à trouver un endroit qui ne nous demande pas de payer pour venir travailler chez eux (entre 8 et 23 dollars par jour, une vision nord-américaine du volontariat, en quelque sorte).

 

P1030698.JPG

 

On est plutôt bien tombés, dans une équipe de 10 personnes majoritairement francophone (tant pis pour les progrès linguistiques, ca fait du bien de parler francais !), les propriétaires, Marie et Christian, elle francaise et lui tico (costa wicain) bien sympathiques, malgré un stress et une charge de travail abondante qui n'ont pas toujours aidé au contact et à la discussion. On a quand même réussi à glâner quelques informations essentielles pour monter une exploitation agricole, et lorsque le temps le leur permet, ils sont vraiment heureux de pouvoir transmettre leur savoir et leurs expériences, bonnes ou mauvaises, ce qui nous aidera à éviter d'éventuelles erreurs de gestion parfois difficiles à rattraper.

 

P1030685.JPGP1030750

 

L'équipe, à notre arrivée, était composée de 7 français, d'un argentin, d'une canadienne et d'une allemande, la plupart de grands voyageurs. Chacun apportant sa touche personnelle, Aurore en préparant des mets succulants à toute occasion, Antho fabriquant son four à pain, Romain nous enseignant l'art de danser le calypso, Lilas jouant des chapatis et Ezekiel de la guitare. Anaele s'est découvert une passion pour les clous depuis qu'on a emmenagé dans du dur, ce qui provoque parfois quelques disputes amicales avec nos voisins pas tant adeptes du marteau...

 

P1030682.JPG

 

Pour varier les plaisirs, on a bossé dans les caféiers, on a récolté de la piña, désherbé, bêché, creusé, posé du grillage autour de la huerta (le potager) pour éviter les attaques des tatous, nourrit et bichonné les divers cochons, moutons, chevaux et poulets et dernièrement taillé les sabots des chèvres, qui, vivant en enclos toute l'année pour des raisons sanitaires (la brucellose n'est malheureusement pas éradiquée au Costa Rica, et même plutôt fréquente), les pauvres bêtes n'ont pas l'occasion de les user comme le ferait n'importe quelle animal en paturage.

 

P1030954-copie-1.JPG P1030981.JPGP1040197.JPG

 

Avec les autres volontaires, on s'est aussi payé une tranche de farniente sur une plage des Caraïbes, et depuis qu'Antho, alias Billy, a fini son four à pain, la consommation de farine a explosé : pains, pizzas, gateaux apéritifs, petits fours, tout y passe. On est aussi parti près du parc de Tortuguero le week-end dernier, mais, faute de trouver les tortues luth en pleine pondaison, on a échappé à la noyade dans l'Atlantique tourmenté de Parismina. Heureusement que Romain était là pour nous aider, on lui doit une fière chandelle...

 

P1030994P1040025

 

 

P1040225.JPG 

 

Voilà, la carrosserie réparée, un nouveau velux installé sur le toit, après avoir assisté aux naissances de poulains et agneaux et cotoyé la mort, on est bientôt près à repartir pour le Sud, en espérant rallier la Colombie dans le courant du mois de juin, où l'on retrouvera Jill, la mère d'Anaele, pour quelques semaines.

 

Toutes mes excuses à vous d'avoir été si long, ces deux mois de travail à la ferme sont passés à une vitesse incroyable, repoussant chaque jour (et pour de très bonnes raisons) la mise à jour de ce blog. Merci à vous qui suivez encore le récit de notre voyage, je pense fort à vous du fond de mon hamac et vous embrasse chaleureusement.

 

Un grand merci aussi à Anne-Laure, Daoud et Céline, grâce à qui on peut encore rouler en toute légalité sur tout le continent, à Jill pour son soutien tant logistique que psychologique, à Colette et Oscar pour les contacts et l'aide financière.

 

Gros bisous à la famille et les amis, qui nous accompagnent en pensée (et parfois physiquement) lors de cette traversée du continent américain.

 

Bons voyages et pura vida...

 

P1040368.JPG

Partager cet article
Repost0

commentaires